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 Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne)


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Pandore

Bibelot
Pandore

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MessageSujet: Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne)   Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne) EmptyDim 15 Fév - 18:34

Spoiler:

Port Cité, après-midi d'hiver. L'eau de pluie commençaient à alourdir l'étoffe sur les fines épaules de l'elfe noire en lui collant à la peau. Sa capuche gouttait régulièrement devant ses yeux. Cela commençait à l'agacer.
Les averses qui innondaient les littoraux à cette période de l'année étaient bien connues pour leur intensité mais Pandore avait sous-estimé les intempéries. Dévoilant comme souvent sa belle gorge veloutée et son décolleté diplomate, elle était lentement mais sûrement en train de s'assurer un bon rhume de poitrine. Le froid ambiant mordait sa chair exposée et s'attaquait maintenant à ses lèvres gercées qui saignaient à chaque fois qu'elle les étendait pour prononcer un mot. Ses mains gantées, elles, demeuraient heureusement épargnées puisque Zyakan lui avait fortement conseillé de les couvrir. Le ciel était d'une bancheur froide et stérile, le vent s'engouffrait dans les ruelles en sifflant de mornes complaintes. Pandore poussa un de ces soupirs exagérés qui lui étaient si caractéristiques et étaient responsables de sa réputation de petite princesse fragile et capricieuse chez les Faucons Nocturnes.

      Escorter Pandore, c'était à peu près ce qu'il y avait de moins valorisant et de moins agréable. Zyakan essayait de varier les désignés afin que les corvées soient partagées mais ne le faisait bien sûr jamais lui-même. Il tenait certes à elle - en un sens - et ne choisissait pas n'importe qui pour l'accompagner mais ne la considérait pas non plus comme son bien le plus précieux... Cette fois, les malheureux se prénomaient Faren et Aidhan; le premier était à peine plus grand que Pandore, mince et agile, le second était plus haut et plus robuste, bâti pour le combat au corps à corps. Malgré cela, la drow ne se sentait pas vraiment en sécurité. En réalité, elle ne se sentait jamais vraiment en sécurité, si ce n'est dans les bras de Zyakan. Elle savait pertinemment qu'elle était une proie facile pour n'importe qui et que les Faucons Nocturnes ne faisaient pas exception, et, alors qu'ils n'auraient jamais touché à un seul de ses cheveux, l'elfe noire ne cessaient de voir en eux des prédateurs.

      Lorsqu'ils débouchèrent enfin sur une vaste place s'apparentant au coeur de la cité, les trois individus stoppèrent leur progression et se consultèrent du regard. Pandore déclara sèchement qu'il fallait maintenant faire une halte dans une auberge et son escorte acquiesca sans retenir un sourire soulagé. La drow serra la main sur le col de sa houppelande grise afin de mieux couvrir le haut de son buste puis fit un pas en avant. Les pavés glissaient dangereusement et la fontaine qui ornait le centre de l'esplanade débordait, innondant les ruisseaux que formaient les creux entre les pierres mal jointes. La jeune femme pesta et tira sur son étoffe afin qu'elle ne trempe pas, en vain. Faren et Aidhan ne se privèrent pas de discrets ricanements que leur protégée fit taire d'un geste agressif de la tête.
Ils entrèrent dans le premier établissement qui se présenta puisqu'il avait l'air correct.

      Une bonne dizaine de paires d'yeux se posèrent sur la drow dès qu'elle pénétra dans l'auberge, retirant fièrement sa capuche sans se préoccuper du danger que ce geste représentait. Derrière elle, Faren avança une main preste en voulant l'en empêcher mais il était trop tard; la jeune femme exposait déjà son teint cendré, ses longs cheveux d'argent et ses yeux aigue marine à qui voulait bien la regarder. Les conversations se firent soudainement plus basses et un long sifflement échappa des lèvres d'un impudent, ce à quoi Aidhan répondit en s'avançant d'une démarche conquérante. Il passa devant Pandore, l'évitant avec galanterie en lui posant une main sur les reins pour ne pas la bousculer, puis fit craquer sa nuque en balayant la salle du regard. Faren retint un rire amusé et Pandore un frisson puis le guerrier salua le tenancier d'un geste du menton. L'émissaire se redressa, droite et digne, et emboîta le pas de son protecteur qui se dirigeait maintenant vers une large table. Le voleur fit de même en plaçant ses mains sur ses hanches de façon à mettre en valeur les dagues qu'il cachait habituellement dans les plis de sa cape.
Entrer dans une auberge est tout un art.

« Vous n'auriez pas dû... souffla le svelte mercenaire d'un ton qui se voulait respecteux.
Pandore ne le regarda même pas dans les yeux pour répondre. Vous êtes là pour me protéger, non? Je ne risque rien. »

Les deux Faucons Nocturnes s'échangèrent une oeillade exaspérée au moment où l'elfe noire leva le regard sur eux. Un silence s'installa, troublé par les tintements des armes et des armures que les deux hommes réajustèrent afin de s'asseoir confortablement. La porte-parole défit la fibule de sa cape et la posa sur la table avant de rejeter le tissu trempé en arrière. Voilà maintenant qu'elle exposait sa gorge... Un certain nombres de mirettes y plongèrent alors que Faren se prenait l'arrête du nez entre les doigts. Elle le fixa quelque temps d'un air provoquant mais le nervi ne répondit pas.

      L'elfe noire avait du mal à supporter la compagnie des Faucons Nocturnes. D'une part parce qu'ils ne l'aimaient pas et que la fréquenter était visiblement mauvais pour leurs nerfs - et elle savait que c'était de sa faute mais s'en plaignait tout de même - d'autre part parce qu'ils ne la laissaient pas respirer lorsqu'elle était en mission, ne la laissant jamais seule. Cela lui avait même déjà compliqué la tâche à plusieurs reprises lors de négociations puisqu'un peu d'inimité avec l'éventuel employeur aurait aidé, mais son escorte ne la laissait jamais faire. Selon elle, ils étaient clairement un frein dans son travail.
Sa mauvaise foi n'avait d'égale que son orgueil.

      Les trois Faucons finirent par commander et une soupe aux légumes vint vite réchauffer le corps de l'elfe noire. Ses accompagnateurs ne s'autorisèrent que quelques bouchées de pain et la regardèrent déjeuner distraitement, jetant de temps à autres quelques regards aux alentours. Chaque fois, les têtes se retournaient prestement et replongeaient dans leurs écuelles respectives.

« On ne voit pas beaucoup d'elfes noirs, par ici, constata Faren en un murmure. Pandore haussa les sourcils, comme pour lui signaler que c'était évident. Il répondit en se pinçant les lèvres. »

« Il va nous falloir prendre des chambres, annonça la drow. »

Zyakan les avait en effet envoyés avec un peu d'avance afin qu'ils puissent se reposer après un long voyage et le rendez-vous de Pandore n'était que le lendemain. Les soldats acquiescèrent en silence sans saisir les insinuations de leur protégée qui passa la langue sur ses lèvres avant de poser des yeux étrangement vides sur le visage dur du guerrier. Ce dernier ouvrit la bouche, la referma et fixa le tableau qui se trouvait tout juste dans son champ de vision.

« Je m'en occupe, affirma-t-il sans trop masquer sa lassitude. L'elfe noir le remercia sarcastiquement d'un sourire hypocrite et le regarda se diriger vers le comptoir derrière lequel le tenancier griffonait dans un calepin. Il revint avec une large clef rouillée dans la main et la lança sur la table. Deux paillasses, annonça-t-il. Je prendrai le premier tour de garde.
Vous allez monter la garde ? répeta la drow, sincèrement surprise. Un court silence s'installa pendant lequel le voleur eut un rictus de dépit.
Je crois qu'il vaut mieux, oui... Il posa les yeux entre le visage découvert et les clavicules nues de Pandore et ajouta : Maintenant... L'elfe noire baissa inocemment les yeux sur son décolleté et fronça les sourcils, feignant de ne pas comprendre. »

      Au fond, cela la gênait réellement. Elle avait prévu d'aller prendre l'air seule lorsque la pluie aurait cessé, rester loin de ces rustres mercenaires pendant deux minutes. Leur présence surprotectrice l'irritait franchement. Et ce qui l'irritait encore plus, c'est qu'ils étaient surprotecteurs parce que c'était un ordre de Zyakan, et uniquement parce que c'était un ordre de Zyakan... S'il tenait tant à elle, pourquoi ce n'était pas lui qui l'escortait, alors ? Cela aurait le mérite de mêler le plaisir à l'agréable, d'autant que l'hybride était bien assez orgueilleux pour considérer sa seule présence suffisante. Cet homme était définitivement difficile à comprendre, même quand on partageait sa couche. La déception de Pandore la trahit au travers d'un soupir agacé. Elle ne pourrait donc pas avoir un peu de temps à elle, sans avoir à se faire réprimander à chacun de ses gestes. C'était pourtant l'occasion rêvée, ici, dans un quartier bien fréquenté... Elle devrait donc les avoir par la ruse.
Lorsqu'elle et son escorte montaient à l'étage pour voir l'état de la chambre, Pandore était déjà en train de comploter.

      Faren observait l'extérieur à travers l'étroite et crasseuse fenêtre à l'opposé de la paillasse et Aidhan pendait les étoffes à des crochets au mur pour les faire sécher quand l'elfe noire prit la parole.

« Hrm. Cinq heures approchent, je vais devoir vous fausser compagnie... déclara-t-elle, les doigts croisés sur le bas du ventre. Les deux mercenaires se tournèrent vers elle, incrédules. Elle fit mine de ne pas saisir leur étonnement. Le rendez-vous secret ? poursuivuit-elle comme si cela devait leur parler immédiatement. Le guerrier et le voleur se consultèrent du regard et secouèrent la tête. Pandore baissa les épaules brusquement en signe d'exaspération. Hilm et Mayson ne vous l'ont pas dit, c'est ça ? C'est eux qui devaient m'escorter, à l'origine, mais Zyakan a eu besoin d'eux à la dernière minute... expliqua-t-elle comme si c'était idiot. Faren eut un petit geste de la tête qui l'incita à en dire plus. Je dois rencontrer le chef d'une guilde locale ce soir, seule. Zyakan veut savoir s'il y a possibilité d'alliance. Ce ne sont pas des mercenaires mais plus du genre de ceux qui tirent des ficelles politiques et ne comptent pratiquement aucun guerrier, ce qu'il fait qu'ils sont très méfiants... Le chef n'approchera pas tant que je serai accompagnée... Le voleur eut un rictus perplexe. Pandore feignit un léger rire moqueur et souffla : Zyakan leur a laissé croire que j'étais moi-même rompue à l'art de l'assassinat, ils n'ont accepté de me recontrer qu'à condition que je sois absolument seule... Les Faucons Nocturnes se regardèrent, comme espérant lire dans les pensées de l'autre.
Ca me plait pas beaucoup, moi... avoua Faren. Je trouve ça curieux qu'on ne soit pas au courant... Pandore secoua les épaules et répondit du même ton.
Et bien oui, moi aussi... Hilm et Mayson étaient censés vous le dire avant que l'on parte... Les trois individus partagèrent un silence tendu. Croyez bien que ça ne m'enchante pas, je préfèrerais que vous puissiez venir... geignit-elle. Elle fit la moue un instant puis posa la main sur la dague dissimulée dans les ornements de sa ceinture. Je dois y aller maintenant. Le rendez-vous est au port, sur le sixième quai. Peut-être devriez-vous vous y rendre si je ne suis pas rentrée avant sept heures. Elle alla décrocher sa houppelande, l'enfila en grimaçant puis hocha la tête et commença à se retourner pour sortir. Je... soupira-t-elle. A plus tard. Elle fit trembler sa voix comme si elle craignait réellement de sortir. »

      Aidhan et Faren la suivirent tout de même jusqu'à la sortie de l'auberge, de plus en plus suspicieux, et la fixèrent jusqu'à ce qu'elle disparaisse derrière un bâtiment, dans l'ombre de la nuit qui tombait doucement.

« Ca craint... pesta Faren. »

      Pandore poussa un long soupir de soulagement et s'autorisa un élégant tour sur elle-même, satisfaite de sa performance. La pluie avait cessé et le ciel se perçait lentement d'étoiles. Elle croisa les bras dans son dos et adopta une démarche nonchalante, lente mais chaloupée, avec laquelle elle pouvait admirer les alentours : les devantures colorées, les enseignes et les lanternes raffinées, les personnages qu'elle croisait... Ses yeux se posaient sur tout et n'importe quoi sous sa capuche encore humide. Au bout de plusieurs minutes, une musique festive parvint à ses longues oreilles et Pandore entreprit d'en trouver la source. A la résonnance étouffée, elle devina qu'elle provenait d'un endroit clos. C'est dans sa recherche qu'elle bifurqua dans une étroite ruelle...

Ce qu'elle regretta bien vite.
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Obsidiurne

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MessageSujet: Re: Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne)   Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne) EmptyDim 15 Fév - 23:25

Message d'Obsidiurne, humaine.

Obsidiurne ne savait plus vraiment pourquoi elle avait décidé de filer le train à cette étrange femme à la peau noire et au décolleté pour le moins avantageux. Sans doute au départ parce que cette arrivée, dieux, si calculée et si artistique, feignant de ne pas comprendre pourquoi tous les regards se tournaient vers elle tandis que les chiens de garde grognaient pour faire taire les impudents ne pouvait que dénoter de quelqu’un d’important. Personne ne se promène avec deux hommes à la trogne de tueurs à gages, parfaitement armés et prévus pour le combat, sans avoir une bonne raison. L’apparence de la jeune femme était fort peu commune, et de celles qu’on ne voyait que rarement, voire même jamais : ce pourrait-il qu’elle soit une de ces elfes sombres dont on parlait parfois ? Jamais elle n’aurait pensé qu’ils puissent encore exister et encore moins se promener de la sorte, comme si de rien n’était. Étrangement, elle les avait toujours imaginés... différents. Cela n’enlevait rien au charme de la dame, bien au-delà. Avec cet attrait du danger qui causerait sans doute sa perte, Obsidiurne ne pouvait s’empêcher d’être fascinée par cette femme.

Tapie dans son coin de l’auberge, les pieds sur la table et embusquée sous les rebords de son large chapeau, Obsidiurne avait observé leur manège, non sans admirer au passage la vue très agréable qu’offrait l’elfe, sous tous les angles possibles. Où qu’elle se tournât, il avait matière à ravir la vue, c’était indéniable, et ce ne pouvait pas être fait en toute innocence. Un fin sourire avait couru sur les lèvres d’Obsidiurne, qui avait un peu hésité à garder un œil sur elle, et puis s’était rappelé que sa bourse était bien plate ce soir et que sans cela, il lui faudrait se contenter d’une triste pinte de mauvaise bière pour toute réjouissance nocturne. Glissant sous la lourde paupière, ses yeux gris filèrent, ne la quittèrent pas du regard. Un éclat dans l’ombre, quelques braises ravivées qui jetèrent un bref éclat sur son visage, dans l’ombre. De là où elle était, dans un recoin discret où elle pouvait à loisir épier la salle et ne pas risquer de se faire poignarder dans le dos, Obsidiurne ne ressemblait à rien d’autre qu’à un quelconque voyageur engoncé dans son manteau d’hiver et ses frusques noirâtres, les plis feutrés de son grand chapeau laissant à peine entrevoir le contour pâle de son visage.

Hélas pour elle, la dame ne semblait pas vouloir se débarrasser de ses garde-chiourmes. Pourtant l’affaire méritait d’être tentée, mais Obsidiurne se savait incapable d’affronter deux larbins de cette sorte, et surtout pas si leur maîtresse s’y mettait aussi. Quel dommage.

Elle resta longuement à faire durer son unique breuvage de la soirée, à ruminant sa mauvaise humeur au milieu des volutes délétères de la drogue qu’elle fumait dans sa vieille pipe de buis. Et puis, l’étrange elfette pointa de nouveau le bout de son joli nez, tirant Obsidiurne de sa torpeur. Cette fois, l’escorte resta sur le palier. Elle hésita un moment, le temps de laisser les deux hommes revenir à leur chambre, pesa le pour et le contre, et puis se décida enfin. Sans hâte, comme si de rien n’était, elle se leva, laissa ses dernières pièces sur la table pour payer sa consommation, puis s’en fut à pas furtifs dans la ruelle pour retrouver la trace de la jolie demoiselle.

Cela fut une plus dure affaire qu’elle ne l’aurait présagé, et en vérité, il fut tout à fait certain au bout d’un long moment que la demoiselle n’était pas vraiment un gibier facile, pas un gibier tout court, par ailleurs. Cela ne découragea pas Obsidiurne qui avait enfin trouvé quelque chose d’intéressant à faire ce soir, avec à la clef l’espoir de lui chaparder quelque chose qui pourrait égayer sa journée.

Un heureux concours de circonstances lui fit retrouver sa trace quand l’elfe s’en fut vers une ruelle latérale, en direction de ce qui semblait être une taverne où quelques musiciens menaient grand tapage. Obsidiurne surgit derrière elle, juste au moment où la porte de l’établissement s’ouvrait sur ce qui était de toute évidence une brute avinée pleine comme un œuf qui loucha avec un large sourire sur le décolleté pigeonnant de la demoiselle, et s’apprêta de toute évidence à tenter quelque chose. Ne souhaitant pas voir son gibier lui échapper aussi aisément, Obsidiurne pressa le pas, toute silencieuse qu’elle était au naturel sur les pavés lisses de la venelle, se glissa auprès de la demoiselle et laissa une main traînante vérifier qu’elle n’avait pas, par le plus grand des hasards, une bourse à sa ceinture ou quelqu’objet de valeur aisément dérobable, et en désespoir de cause s’en fut dérouiller proprement l’impudent qui avait tout fait échouer alors qu’elle aurait pu tranquillement détrousser sa victime au prochain virage.

Avec cette tranquillité trompeuse qui était la sienne, Obsidiurne surgit devant l’homme, rejetant en arrière les pans de son manteau, dagues en main. Qu’il eût ou non des velléités agressives n’était pas son affaire : il était là au mauvais moment et sans cela, elle aurait pu très bien réussir son affaire. Il allait donc payer tout naturellement le prix de son infortune et de celle d’Obsidiurne qui profita allègrement de son taux d’alcoolémie record pour plonger vers un genou qui semblait plutôt faiblard et le frapper bien proprement à la rotule puis au tendon et l’envoyer au tapis sans autre forme de procès. Voyant que cela prenait plus de temps que prévu et esquivant sans trop de peine les tentatives balourdes qu’il esquissait pour la frapper, elle s’en prit à son autre genou qui connut le même sort, et regarda la formidable masse s’écrouler à terre en gémissant quelque chose. Quelques coups de poing avaient porté, et Obsidiurne grimaça en sentant un vilain hématome lui marbrer l’épaule et la mâchoire, tandis qu’elle faisait soigneusement pression sur la nuque de l’homme pour le rendre à une bienfaisante inconscience qui le libérerait de ses soucis articulaires, du moins pendant quelques heures.

Et, puisqu’il aurait été dommage de s’arrêter en si bon chemin, Obsidiurne s’empressa de le détrousser proprement, récoltant de quoi s’offrir une soirée plus confortable que prévu. Ceci étant fait, elle s’intéressa enfin à celle qui aurait dû être sa proie, se demandant si celle-ci n’avait pas eu l’intelligence de déguerpir déjà.
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MessageSujet: Re: Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne)   Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne) EmptyLun 16 Fév - 16:04

Quand la porte de la bruyante taverne s'ouvrit, l'elfe noire eut un sursaut et se plaqua d'instinct contre le mur opposé. Le monstre humanoïde qui apparut sur le seuil de l'établissement, aussi haut que large et le visage rouge, afficha un sourire édenté malsain en posant ses yeux globuleux sur la drow. Pandore ne put retenir une grimace dégoûtée et empoigna le tissu de son habit pour couvrir sa gorge. Elle n'eut pas le temps de faire un autre geste qu'une ombre chapeautée surgissait sous ses yeux et, sans prononcer un seul mot, mit le lourdaud à terre en l'espace de quelques secondes, frappant agilement et esquivant sans mal les membres gras de sa victime. L'émissaire resta figée devant le spectacle, une main tremblante sur le mur derrière elle.

      Elle n'était pas assez naïve et insouciante pour croire que la silhouette féminine était venue la secourir ou se trouvait simplement au bon endroit, au bon moment, et avait une bonne âme. Elle aurait largement préféré avoir affaire au tas de chair qu'à la combattante et était désormais franchement terrorisée.
Son coeur se mit à battre la chamade, sa bouche s'entrouvrait et se refermait irrégulièrement, ses yeux s'humidifèrent alors que ses jambes refusaient d'obéir en prenant la fuite. Durant les courtes secondes pendant lesquelles ce qu'elle devinait être une humaine et l'immense rustre luttèrent, Pandore appréhenda tout simplement la confrontation qui allait suivre l'issue du combat. Elle savait que la femme au galure n'était pas là par hasard et lui voulait plus de mal que l'autre ogre. Prendre les jambes à son coup et retourner auprès de son escorte aurait été astucieux, encore fallait-il pouvoir remuer le petit doigt.

      Lorsque l'énorme corps tomba comme une masse, l'elfe noire eut un nouveau rictus de dégoût, à la fois troublée par l'aspect suintant et empâté de la chose et par la vue de ses blessures béantes. Elle le fixa un moment, comme figée dans une contemplation morbide, puis osa enfin poser son regard sur le troisième personnage. C'est en portant une dextre fébrile à sa ceinture pour s'assurer que son homonyme de dague était à sa portée qu'elle bégaya:

« Que me voulez-vous?.. »
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Obsidiurne

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MessageSujet: Re: Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne)   Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne) EmptyJeu 19 Fév - 23:10

Message d'Obsidiurne, humaine.

Obsidiurne observa la femme d’un air perplexe. Finalement, elle n’avait pas l’air si impressionnante que ça, vu de près, et malgré son allure qui laissait suggérer qu’elle puisse être tout à fait capable de se défendre toute seule, il était manifeste que ce n’était pas le cas. Loin de ses chiens de garde, ce n’était plus la même histoire et il était évident qu’elle était effrayée. Par quoi ? Instinctivement, elle baissa les yeux sur sa dague encore ensanglantée et l’essuya sur la cape du maraud, comme si cela pouvait changer quelque chose. Pour tout dire, Obsidiurne était un peu désarçonnée. Elle s’était attendue à beaucoup de choses, mais certainement pas à voir l’elfe trembler des genoux devant elle et ce qu’elle venait de faire.

— Moi ? Fit-elle d’un ton tranquille. Rien. À la limite, je veux bien que tu paies ta tournée, vu que je viens de te sauver la mise.

La jeune femme s’approcha néanmoins, gardant sa lame à la main, parce qu’elle se méfait toujours un peu des jouvencelles effarouchées, mais armées. C’était tout de même louche, tout ça : elle n’avait pas l’allure ni les vêtements d’une dame, et ceux qui l’accompagnaient avaient d’authentiques têtes de truands, du genre de ceux qu’on ne tient que par l’argent et par la menace. Difficile de croire qu’une donzelle pareille, effarouchée par une simple incartade en pleine rue, puisse les tenir à sa botte aussi facilement. Si elle n’était pas leur patronne, elle devait faire partie de leur cercle, ce qu’elle n’avait pas du tout l’air d’être, pour le moment.

— C’était pas une bonne idée de laisser tes loubards derrière toi, reprit-elle avec un petit sourire pointu. On sait jamais ce qui peut arriver dans les ruelles, par ici, surtout quand on est seule.

Elle baissa les yeux sur la dague que l’elfe avait la ceinture et son sourire se tordit en un petit rictus moqueur.

— ça sert pas à grand-chose d’avoir un coupe-chou sur soi quand on s’en sert pas.

Cela dit, pour ce qu’elle put voir, il n’y avait que son décolleté à être bien rempli et pas de trace d’un objet de valeur ou de richesses visibles. Soit elle était méfiante et savait à quoi s’attendre en cachant prudemment tout cela, soit elle n’avait rien sur elle et sans l’irruption de l’ivrogne, elle serait rentrée bredouille.

— Moi qui pensais te détrousser, finalement, j’ai bien fait de changer d’avis, reprit-elle en lui tournant le dos avec un haussement d’épaules.

Elle poussa du pied la chair flasque de l’ivrogne à terre, ricana un coup, puis adressa un petit signe de la main à l’elfe.

— Allez, tu me dois bien une bière.
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MessageSujet: Re: Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne)   Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne) EmptyLun 23 Fév - 15:21

L'attitude de la combattante s'avéra moins hostile que ce que Pandore attendait. L'elfe noire battit des cils nerveusement une bonne dizaine de fois en une seconde, puis tenta de décoller ses pieds du sol et de les replacer de façon à se tenir plus dignement, ne serait-ce que pour combattre sa tétanie. Sa main se posa sur la garde de la dague, prête à la faire jaillir si elle le devait.

      Ses yeux de cristal ne quittèrent pas l'inconnue dans ses gestes, qu'elle s'approche ou lui tourne le dos. Si son corps ne bougeait pas – son buste se soulevant à peine – son regard restait vif comme l'éclair.

      L'émissaire devait se rendre à l'évidence: elle ne s'en sortirait pas comme l'humaine le lui proposait. Elle était sortie sans sa bourse et n'avait par conséquent pas une pièce de cuivre sur elle. En outre, étant peu familière des pratiques communément exercées dans ce genre de cas, telles que le troc - ou pour les moins vertueuses, le payement par charmes - Pandore ne songea pas une seule seconde que payer sa dette autour d'une pinte était encore possible. Elle grimaça en sentant la peur lui prendre de nouveau la gorge. Il lui fallait trouver une porte de sortie.

      C'est en reposant son regard clair sur la femme au chapeau qu'elle fut frappée d'une soudaine admiration pour celle qui lui faisait face et qu'elle venait de voir à l'oeuvre. Agile, puissante, tactique... Tout ce qu'un certain Zyakan cherchait chez ses hommes. Ses hommes, oui. Car les Faucons Nocturnes ne comptaient pas une seule femme en dehors de Pandore. Il semblait que le critère principal pour y être accepté était d'être un simple mâle sauvage et belliqueux en rut. Si elle avait déjà remarqué cela, l'émissaire ne s'était jamais vraiment demandée pourquoi une telle discrimination était en place, surtout qu'elle savait bien à quel point ces rustres étaient dangereux pour tout membre de la gent féminine. Mais elle avait maintenant la preuve qu'une femme pouvait parfaitement tenir tête à plus gros qu'elle, et qu'il existait des femelles bien plus douées au combat au corps à corps que certains lourdauds. Du moins... Il en existait une. La drow inclina la tête sur le côté en un regain de confiance en elle. Elle sembla contempler le corps sculptée de l'inconnue, perdue dans ses pensées.
Alors, ignorant volontairement la requête de l'humaine, elle murmura :

« Vous êtes impressionnante d'agilité et de technique... Je suppose que vous êtes mercenaire de profession ? »

      En réalité, elle ne supposait rien du tout. Il fallait simplement en venir à un mot bien précis : « guilde ».
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Obsidiurne

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MessageSujet: Re: Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne)   Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne) EmptyMer 11 Mar - 7:42

Message d'Obsidiurne, humaine.

Très vite, Obsidiurne dut se rendre à l’évidence : ce n’était pas en plumant cette oiselle-là qu’elle boirait à l’œil. Une moue chagrine lui fila sur le coin de la bouche, tandis que les deux femmes s’examinaient l’une l’autre et se fixaient en chiens de faïence. Sa proposition passa totalement à la trappe, mais, après quelques secondes d’une déception un peu bougonne, Obsidiurne crut déceler une étincelle nouvelle dans le regard de l’elfe. Difficile de qualifier cela ; mais soudain plus vif dans ce mouvement de tête qu’elle eut, le miroir de ses yeux sombres refléta un intérêt renouvelé.

La jeune femme n’afficha néanmoins qu’une certaine perplexité face à cette question qui tombait un peu de nulle part. Elle devinait aisément que c’était plutôt rhétorique, mais pour tout dire, difficile de savoir où l’autre voulait en venir — et Obsidiurne avait soif.

— On peut dire ça, répliqua-t-elle avec prudence. Petits boulots plus ou moins salissants, disons.

Un soupçon de méfiance se faufila sur les traits lisses de la jeune femme ; elle n’aimait pas vraiment ce genre d’interrogations, parce qu’il y avait encore beaucoup de trop de redresseurs de torts et de justiciers désœuvrés qui ne voyaient pas l’intérêt d’un corps de mercenaires itinérants prêts à se souiller les mains pour ceux qui étaient trop riches pour se le permettre. Mais ceci étant, à sa vêture et au reste, l’elfe n’avait pas l’air d’appartenir à ceux-là, ou bien Obsidiurne avait encore à apprendre de ces gens. Elle semblait plutôt intéressée, pour tout dire, comme si sa démonstration avait porté ses fruits pour autre chose que de l’effrayer, à présent.

— Je m’en voudrais de me montrer insistante, reprit-elle en poussant du pied le gros tas inanimé au sol, mais si tu veux poursuivre cette conversation, ce sera peut-être ailleurs mmh ? J’aimerais pas être dans les parages s’il se réveille.

Elle avait sinistrement insisté sur le « si », un rictus cruel glissant sur le fil des ses lèvres.

— De préférence devant un verre, reprit-elle d’un ton égal. Rempli.

Devant la portée fracassante de ses allusions, Obsidiurne finit par hausser les épaules. Bien sa veine.
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MessageSujet: Re: Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne)   Pandore se met à la discrimination positive (Pandore - Obsidiurne) EmptyMar 17 Mar - 17:21

L'expression de l'elfe noire demeura neutre, bien qu'éclairée d'une vive lueur d'intérêt dans les iris. Elle avait la tête inclinée sur le côté, comme pour mieux examiner l'inconnue sous toutes ses coutures. Lentement, son coeur commençait à retrouver un rythme correct et Pandore ressentait dans son estomac une chaleur et un apaisement lui indiquant qu'elle reprenait le contrôle de ses émotions.

      L'humaine avait quelque chose d'un peu bourru dans ses expressions mais gardait cette aura impressionnante et respectable. La drow devinait une féminité enfouie mais émergente et, si Pandore ne trouvait que peu d'attraits aux humanoïdes pâlichons, elle songeait que celle qui se tenait devant elle avait un certain charisme. Elle la voyait déjà avec l'insigne des Faucons Nocturnes à la poitrine, combattant dans leurs rangs et l'escortant ici et là. Deux femmes absolument intouchables, invincibles... En espérant que Zyakan ne s'intéresse pas à elle...

      Pandore laissa une moue embarassée déformer son visage cendré, sincèrement contrariée que la conversation ne prenne pas la tournure qu'elle souhaitait. Elle plongea un regard pacifique dans ce qu'elle pouvait percevoir de celui de la combattante, la bouche en coeur sur le côté – lui laissant comprendre qu'elle réfléchissait – puis poussa un court soupir. Elle porta une main leste à son visage, passa un doigt sur son sourcil fin, puis déclara enfin d'une voix ferme mais respectueuse.

« J'ai malheureusement pensé à laisser ma bourse auprès de mes... Loubards. Elle esquissa un sourire teinté d'une mesquinerie plus joueuse qu'agressive. Je n'ai rien sur moi. »

      L'elfe noire savait pertinemment que cela ne jouerait pas en sa faveur, peut-être même qu'elle aggravait ainsi son cas, mais elle voulait se laisser le temps d'élaborer une stratégie d'approche plus efficace. Mettre l'accent sur un petit détail technique pouvait bien lui sauver du temps.
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