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 Le chant du rossignol a de multiples formes [Shrikan Tatsu, Hanshâa, Gne... et libre!]


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Gne

chouchou de Sub' et grand découvreur du secret
Gne

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MessageSujet: Le chant du rossignol a de multiples formes [Shrikan Tatsu, Hanshâa, Gne... et libre!]   Le chant du rossignol a de multiples formes [Shrikan Tatsu, Hanshâa, Gne... et libre!] EmptyMar 15 Nov - 21:32

Chapitre I: Le Cochon, l'Orge et le Houblon

Alors que l'heure se fait tardive et que le soleil, paresseusement, se couche une fois de plus sur le paysage enchanteur des prairies fleuries, le voyageur perdu pourrait, en regardant vers l'ouest, apercevoir les premières lueurs brumeuses mais enflammées de la tour de Blanche Ville. Une ville, ou plutôt une bourgade, comme il en existe des dizaines d'autres, et pourtant tout à la fois comme peu peuvent se targuer d'être. En effet, Blanche Ville est une ville frontalière. Elle fait le lien à la fois avec le territoire des nains via la prairie fleuries, mais est aussi située non très loin des monts des dragons, ces grands et majestueux reptiles ; enfin, elle accueille de par sa position quelques elfes , gobelins et démons perdus cherchant une porte d'entrée accueillante vers le royaume des hommes.

Blanche Ville est donc une ville bigarrée, une ville frontière où se mêlent toutes les races, parfois avec bonheur, parfois avec violence ou sournoiserie, et ce également au gré des luttes de pouvoirs auxquelles se livrent les puissants et les nobles.
Mais trêve de blablaterie. La ville n'est pas si curieuse pour autant et l'on n'y vient pas pour flâner : le guet y est fort présent ainsi que toute une petite soldatesque, en charge de veiller sur l'ordre et le respect des frontières du royaume. Quelques foires inter-raciales s'y déroulent au cours des saisons. Il faut avouer que l'artisanat et le commerce y est plus actif qu'ailleurs, avec les facilités d'approvisionnement en matières premières étrangères dont la ville dispose de par son emplacement.à tel point qu'il n'est pas rare d'y croiser quelques commis de riches marchands, nobles, ou de l'académie d'Espalion, en mission pour leurs maîtres et maîtresses afin d'y dénicher l'objet rare et introuvable à prix… disons moins inabordable. On trouve quelques artisans de tous horizons ici.

Mais passons par la porte Est de cet espace urbain fait de brique et de toc, de bric et de broc, de pierre et de terre,et dont la grille déjà commence à s'abaisser pour la nuit autour de la pierre blanche de la porte; arpentons ses rues, puis ses ruelles, puis ses venelles. Vous trouverez là tout un tas d'étals et de boutiques, de la planche posée sur deux tréteaux au cosy salon de réception et de tractation privé. Si les étals ne se pareront de leurs marchandises qu'au petit matin et que nombre de boutiques ont fermé portes et volets, on voit encore ici et là quelques établissements tarder, se rebeller contre ce couvre-feu naturel que serait le soleil, et lutter artificiellement au moyens de torches et de lanternes contre la nuit implacable qui peu à peu envahit les murs, les pavés et les rues poussiéreuses éclairées ça et là par des lumières trop chiches. Peu à peu, une toute nouvelle forme d'offre se met en place et là où vous trouviez des étoffes quelques heures plus tôt, vous trouverez bientôt des poisons ou d'autres produits prohibés, pour peu que vous sachiez vers qui vous tourner. Cette ville tend les mains à qui sait y déposer une poignée de pièces, et vous y trouverez tout, de la tarte au poisson de votre grand-mère à la maladie vénérienne de votre demie-sœur.

Alors que les venelles laissent peu à peu de nouveau places à des rues plus adaptées au passage de charrettes, et que la lune se jette à son tour dans la partie, dardant de ses rayons bleu-pâles et de son halo blanc laiteux les pavés et les chaussées mal entretenues, un bruit, comme un sifflement très aiguë, fend l'air. Discret, lointain, mais continu et insistant, il oscille et jette dans l'air brumeux ambiant comme un appel, une balise que l'on pourrait suivre non pas armé de son regard mais de son ouïe. Et alors que le voyageur perdu, hébété et dont la pèlerine se flétrit d'humidité se hâte de trouver un établissement où déposer ses pieds endoloris le temps d'une nuit, il annonce une nuit peu tranquille mais au moins placée sous la chaleur bienfaisante d'un âtre chaleureux.

Peu à peu, alors que l'oreille du potentiel voyageur suit le bruit sifflant et, il faut le dire, dansant, et que le lecteur s'est quand même bien emmerdé à lire jusqu'ici (le quatrième mur ? Je viens de le détruire à la masse), il est temps pour lui de trouver du réconfort, sous la forme d'une auberge et taverne sans prétention mais dont l'aspect semble tout à fait respectable. Son enseigne, dont le nom reste illisible dans l'obscurité maintenant bien installée que les torches crachotantes dans l'humidité ne parvient pas à dissiper, oscille très lentement dans la fraîcheur moite de la jeune nuit. Elle arbore comme symbole un cochon de couleur sombre en fer forgé, dont le groin s'enfonce dans une chope de bière  renversée grosse comme sa tête et dont semble s'écouler une montagne de houblon et d'orge à bière. La porte s'ouvre et se referme au passage des clients, qui entrent les poches et les bourses pleines et ressortent avec des poches plus légères mais des foies, des estomacs, et des souvenirs un peu plus remplis.

Lorsque la porte s'ouvre, on entend alors à plein poumons la source du bruit : un instrument infernal, qu'accompagne un percussionniste dont le talent semble s'être évaporé en n'ayant laissé qu'une trace superficielle accrochée au tambour de peau qu'il manie. Dans la salle, enfumée, et où un demi-porc entier cuit et se fait régulièrement découper un morceau au-dessus d'une vaste cheminée dans laquelle de multiples bûches brûlent avec force, la musique est à la fois entêtante et curieusement entraînante. Le joueur de l'instrument principal, ou plutôt le sonneur comme on devrait l'appeler, porte une vieille étoffe  dont la forme rappelle quelque peu une jupe autour de la taille. Toutefois l'oeil averti associé au cerveau sage et connaissant y reconnaîtra un vieil habit traditionnel, le kvelt, dont les couleurs et les motifs signalent une origine, une histoire, voire toute une fonction. Entre ces bras et dans sa bouche, il joue puissamment d'une cornemuse avec entrain, debout sur un banc de bar, l'une des jambes appuyée sur une table laissée libre pour l'heure. Cela a d'ailleurs pour effet, lorsque le rythme se fait enlevé et que l'individu se met à danser en rythme, de prouver à toute la salle qui n'en demande pas tant, que l'individu porte l'habit de la façon la plus traditionnelle qui soit.

La salle est d'un habillage simple : un comptoir large et long, derrière lequel une serveuse s'entretient à servir avec rapidité toute une série d'hommes assoiffés tant par sa vue que par son hydromel et ses différentes « houblonneries ». Une série de tables rectangulaires de dimensions correctes pour six ou huit personnes ou plusieurs groupes mangent avec appétit les morceaux du cochon malchanceux précédemment nommé, accompagné de différentes formes de féculents et d'oignons, et le tout copieusement arrosé de bière, de discussions, et d'éructations en tout genre. Il semble que la salle soit au trois quarts pleine. Des tonneaux vidés servent également de tables ou d'accoudoirs à des groupes d'individus plus petits venus prendre un verre. Dans la salle le patron et une seconde serveuse, une naine, s'affairait à satisfaire la clientèle.

________________

Alors que Gne terminait son morceau, accompagné de l'autre employé et serveur de la taverne, il se demanda combien de temps encore il passerait ici. Après tout, les revers de fortune étaient monnaie courante dans sa vie et il était peut être temps pour lui de reprendre la route maintenant qu'il avait pu accumuler un petit pécule.

Il avait dernièrement tenté de vivre décemment et légalement. Il avait passé ses maigres économies à venir dans cet établissement quelques soirs, assez longtemps pour s'acoquiner avec le patron. Il lui avait alors proposé de louer ses services de scribe itinérant. L'homme, qui savait fort bien compter mais était analphabète avait accepté qu'il remette à jour sa comptabilité le temps d'une semaine et qu'il s'occupe des commandes, approvisionnements et lettres de créances, afin de s'assurer que nul ne le roulait. Et puis, de fil en aiguille, et à la faveur de la découverte « inopinée » (mais clairement favorisée) de l'instrument de Gne, celui-ci avait aussi été engagé comme garçon de salle et barde la nuit, d'autant que le jeune voyageur qu'il était savait à peu près jongler et chanter quelques airs populaires.

Logé dans une petite salle humide à la cave, mais nourri et blanchi, voilà près de trois semaine que Gne accumulait un petit pécule (assez faible du fait que l'auberge prenait ses frais de bouche et de lit à sa charge). Il était quelque peu épuisé mais au moins disposait-il demain de son premier jour de congé en dix jours. Et puis… Judith, la serveuse du bar était plutôt à son goût, et il aimait à sympathiser avec elle lorsqu'il la ramenait chez elle après le service deux rues plus loin.
Mais trêve de rêvasserie. Sans cérémonie, Gne passa sa cornemuse de voyage en bandoulière dans son dos, faucha trois fourchettes de bois posée sur la table par avance et entreprit de jongler jusqu'au bar, tandis que le percussionniste remettait son tablier de serveur. Sonner donnait grand soif et Gne bénéficiait de quelques possibilités de boisson tant qu'il n'abusait pas. Faisant son plus beau sourire, il souffla à la jeune serveuse aux cheveux blonds vénitiens d'une voix de basse savamment étudiée :
«  Une pinte de brune je te prie. Dans une chope presque pas sale. »

Et alors qu'il récupérait son dû, il se retourna et savourant sa bière, entreprit de détailler la salle. La fréquentation était bonne et en hausse. Bien sûr les humains était le groupe majoritaire mais il représentait à peine la moitié de la clientèle. Plusieurs groupes de nains bâfraient joyeusement ou devisaient avec discrétion. Gne aimait bien les nains. Plusieurs de ces amis… enfin meilleurs connaissances en était. Il trouvait ses gens honnêtes et bon vivant. Durs en affaires et durs avec les gens malhonnête (comme il pouvait lui arriver d'être) mais solides et francs. Il adressa un signe de la main amical à un jeune barbu qui le dévisageait et reprit son tour de salle. Quatre elfes se partageaient une table en fond de salle, le plus loin possible de la scène musicale improvisée. Il les ignora, car il les aimait moyennement. Il y avait même, proche de la porte, quelques démons qui osaient se montrer à découvert mais ne se liaient pas à la foule. Gne avait horreur de cette race. Elle ne lui inspirait pas confiance. Pas de gobelin à première vue de ce qu'il pouvait voir, mais il ne distinguait pas toutes les tables d'ici et certaines personnes cherchaient à se dissimuler le visage. C'était une auberge après tout. On venait y dormir, mais pas forcément se montrer.

Alors que Judith servait un duo de poivrots particulièrement aventureux sur la roseur de sa gorge de l'autre côté du bar, Gne en profita pour se pencher au dessus du comptoir et refaire le plein de sa chope. Devant son regard désapprobateur (c'était après tout sa septième chope de la soirée, mais Gne aimait à se définir comme un gros buveur), il lui émit un sourire comique, avant d'entreprendre de malencontreusement et discrètement défaire le nœud de la ceinture de corde de l'un des deux soûlards, ne laissant qu'une demi-boucle retenir le tout. On ne passait pas toute une vie de pickpocket sans connaître quelques ficelles. En à peine trente secondes, l'homme, au détour d'un mouvement intempestif du bassin, vit ses braies lui tomber aux chevilles sous le regard de toute la salle. Bafouillant, rouge de honte, il se baissa prestement pour renfiler ses braies, ce qui lui valut de se cogner au comptoir et de provoquer quelques éclats de rire amusés. Alors que l'homme payait et sortait avec précipitation sous les rires de plus en plus affichés, Gne adressa un clin d'oeil à la serveuse. Celle-ci lui répondit par une oeillade mi-courroucée mi-amusée.

Heureux, Gne entreprit de savourer enfin une pause de quelques minutes bien méritée en allant s'asseoir dans un coin de la salle fréquenté majoritairement parmi des clients solitaires, en se demandant si, malgré tout, il n'allait pas rester un peu plus longtemps, malgré l'ennui. C'est alors qu'il se demanda si, parmi tous ces gens, parmi toutes ces personnes attablées, et parmi toute cette foule de clients apparemment seuls, il y en aurait un ou une qui saurait le tirer de sa nouvelle monotonie ennuyeuse mais joviale pour le tirer à nouveau vers quelque moment trépidant, mais dangereux et mal payé.
Et il se dit que cela serait difficile. Mais que ce serait peut-être rigolo. Cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas crocheter une serrure bien comme il faut.

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Hanshāa

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MessageSujet: Re: Le chant du rossignol a de multiples formes [Shrikan Tatsu, Hanshâa, Gne... et libre!]   Le chant du rossignol a de multiples formes [Shrikan Tatsu, Hanshâa, Gne... et libre!] EmptyDim 27 Nov - 0:21

Hanshâa se tenait devant la porte principale de Blanche Ville, sa première destination. Elle contempla un instant l'arc majestueux. Il était d'un blanc immaculé, tout comme les grands murs entourant la ville. Sur cet arche étaient sculpté un bas relief représentant un homme trinquant avec un nain. Ces personnages avaient l'air heureux et ils étaient aussi entourés d'un elfe si beau qu'il aurait fait pâlir toutes les créatures et d'un majestueux dragon possédant deux paires de cornes. Même un gobelin édenté était présent dans la scène, ridicule à côté des représentants des autres races. Hanshâa remarqua, la mine sombre, que seul le peuple de sa mère n'était pas sur l'arche avec les cinq compagnons rigolards.
La naine s'arracha à sa contemplation et entra dans la ville. Elle était vêtue d'une longue cape brune usée, une capuche cachait partiellement son visage à la couleur assez inhabituelle. Elle avançait en faisant claquer ses semelles de cuire sur les pavés blancs. Sa compagne et amie Heliaj, la luciole, la suivait en volant au dessus de sa tête. Hanshâa cherchait une auberge; elle ne resterait surement pas longtemps à Blanche Ville, quelques jours, une semaine, elle voulait visiter la capitale du Royaume Humain pour connaitre les meurs et coutumes de ce peuple.

La naine s'arrêta soudainement au centre d'une place. A côté d'elle se dressait l'immense statue blanche d'un homme à l'air brave, le roi. Il portait sur sa tête aux cheveux ondulés une magnifique couronne, surement l’œuvre des nains, et dans sa main, le monarque tenait une épée sertie de pierres précieuses, aussi forgée par le vaillant peuple des souterrains. Hanshâa voyait en cet homme un symbole fort, celui des nains serviables et forts, d'incroyables artistes mettant leurs talents fabuleux au service de tous les peuples. Pour elle, cette statue était plus un hommage aux nains qu'au roi humain représenté.
Tout autour de cette place circulaire se tenaient des boutiques touristiques. L'une vendait des petites statuettes, des reproductions miniatures du roi et des morceaux de pierres blanches, une autre présentait des cartes de la ville, des cadres sur lesquels étaient peins les paysages de Blanche Ville. Hanshâa ne pouvait s'empêcher de dépenser de l'argent pour des objets inutiles mais chez les nains, même les pires babioles sont de meilleures qualité que celles de humains. Elle se retint donc d'acheter cette fois ci.

Hanshâa reprit sa marche, suivie de sa luciole. Fini de rêvasser, la nuit commençait à tomber. Alors qu'elle avançait dans les rues éclairées par de nombreuses torches, la naine entendait un bruit toujours plus insistant. Un murmure, une rumeur, puis des éclats de voix et des chants, Hanshâa arriva enfin devant le lieu qu'elle cherchait depuis la matinée. Même si l'enseigne du bâtiment n'était pas visible, Hanshâa reconnut une auberge accueillante. Heliaj s'éleva au niveau de la vieille pancarte qui pendait lamentablement au dessus des portes et la naine pu déchiffrer "CH Z G NZ  TE L  U  RGE DE  A CHO E  LANCHE". Ne comprenant pas un mot de ce qu'elle venait de lire, Hanshâa se retourna vers la porte. Celle ci était entièrement recouverte par la crasse.
"Chez les nains, les auberges qui accueillent les étrangers sont toujours belles et propre, les nains sont fiers et ils ne laisseraient par d'autres races se moquer de leur travail." Pensa-t'elle.
Hanshâa poussa la porte et là s'offrit à elle un spectacle inconnu : une cinquantaine de personnes étaient réunies dans cette pièce sale qui empestait l'alcool et la sueur, toutes les races, les elfes, les nains et les humains semblaient plus nombreux, des dragons sous forme humanoïde se fondaient surement dans la foule, quelques gobelins riaient autour d'une table couverte de verres et de bouteilles et, dans un coin sombre, quatre démons discutaient.
"Mais chez les nains, les auberges accueillent moins de peuples... Quand je rentrerais, je ferais en sorte que ça change!" Grogna intérieurement la naine.
Hanshâa se dirigea vers le bar. Un grand humain se tenait derrière. C'était un vieillard chauve possédant une barbe blanche digne d'un nain, des tatouages recouvrait tout son bras gauche et plusieurs torchons pendaient à sa ceinture, de plus, sa musculature et son regard inspiraient le respect. Aussi, Hanshâa l'identifia immédiatement comme le chef, ou le patron, de l'auberge. Elle grimpa sur un tabouret en remarquant que le comptoir sale dépassait son menton. Pouvant finalement poser ses bras dessus, elle apostropha le chef.
"S'cusez moi, je viens pour réserver une petite chambre pour deux nuits. Et une grande choppe cydron!" S'exclama-t'elle joyeusement. Le cydron était la boisson préférée de la naine, un liquide alcoolisé doré à base de pomme, de citron et de sucre.
L'homme, qui s'efforçait d'essuyer un verre, leva les yeux et remarqua la naine masquée accompagnée de son étrange bestiole. Il observa la cape usée d'Hanshâa et se demanda si la personne qui la portait aurait de quoi payer. En voyant le regard perplexe de l'humain, la naine fit tinter sa bourse. Le simple bruit des pièces s'entrechoquant parmi le brouhaha de la salle suffit pour que l'homme réagisse enfin. Il poussa sur le comptoir une vieille plaque de bois indiquant le numéro de la chambre, ainsi qu'un grand verre qu'il astiquait un peu plus tôt et le remplit du liquide doré qui dégageait une délicieuse odeur. Hanshâa rangea la plaque dans sa bourse, prit délicatement le récipient, comme si il s'agissait du trésor le plus précieux, et s'installa au bord du comptoir. Le patron semblait curieux de savoir pourquoi la naine n'allait voir à la table où ceux de son peuple chantaient et dansaient joyeusement. A cette question, elle répondit que les autres nains n'appréciaient pas son apparence, sa peau, son sang.
"Ma p'tite, je vais te dire une chose, ici, personne ne se soucie de ta couleur ou tes origines, ici, la bière à le même gout et le même prix pour tout le monde, tous ceux qui ont de quoi payer bien entendu." L'homme marqua une pause puis soupira. "Tu payeras la chambre après avoir dormi."
Hanshâa continua de siroter sa boisson, les yeux dans le vague, tandis que la luciole aspirait l'eau contenue dans un bol. La naine ne pensait à rien, ce qui n'était pas vraiment exceptionnel. Sa vie commençait enfin, hors de la pierre.
Des gaz remontèrent, elle ouvrit lentement la bouche et un rot incroyablement sonore s'en échappa.



Hors RP : Enfin! Je vais préciser que j'ai commencé à écrire samedi! Et la dernière phrase est là juste pour roter parce que j'aime roter.
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Gne

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MessageSujet: Re: Le chant du rossignol a de multiples formes [Shrikan Tatsu, Hanshâa, Gne... et libre!]   Le chant du rossignol a de multiples formes [Shrikan Tatsu, Hanshâa, Gne... et libre!] EmptySam 10 Déc - 13:23

Dans la salle surchauffée maintenant par la présence de multiples soiffards et de l’âtre dans lequel les derniers morceaux de cochonnailles finissaient de tourner sur une broche désormais bien trop grande pour ce qu’elle supportait, les dîneurs laissaient peu à peu la place aux soiffards. La soirée avançait et si des travailleurs tardifs venaient partager une dernière assiette, les chopes et les cruches en terre cuite prenaient dorénavant plus de places que les bols en bois sur les tablées.
Gne avait donc été remobilisé à plusieurs postes, passant de serveur à musicien, de musicien à barman, voire de barman à portier, ce qui pouvait étonner au vu de la carrure très moyenne du joyeux luron, mais savoir distribuer une solide mandale à un ivrogne n’est pas nécessairement un élément difficile à prendre en main, sans mauvais jeu de mots.

Il était agréable d’officier ici. Tout le monde vous parlait, sinon avec respect, du moins sans animosité, et personne n’avait l’air de vouloir vous planter un objet tranchant dans toute partie de votre anatomie, à moins d’être passablement trop attaqué par la boisson pour représenter une menace. Il y eut bien une petite échauffourée entre un contremaître nain et un jeune gobelin, mais globalement la soirée se passait sans incident.

C’est alors que la patron décida de venir taper sur l’épaule de Gne pour lui souffler à l’oreille d’une part, de ne pas trop glandouiller lorsqu’il était barde pour la salle parce que la soirée commençait à vraiment battre son plein, et d’autre part qu’il serait bien temps de rappeler à tous ces clients des souvenirs de leurs maisons, pour que la nostalgie les fasse encore consommer davantage. Les nains étant la race étrangère prédominante dans la salle et vu que Gne en connaissait quelques chants puisqu’il avait en son temps compté plusieurs de leurs membres parmi ses connaissances, il entreprit d’abord de se servir une demi chope sous l’œil circonspect du patron ; de monter sur une table, boire une grande gorgée de bière, rôter un grand coup et scander dans la salle :
«  Quelqu’un ici connaît « les Pierres qui roulent » ? Allez, ne faites pas vos timides, je sais qu’au moins la moitié d’entre vous pourrait chanter cette chanson la bouche pleine de chou ou de houblon, alors on y va ! Trois, quatre… »

Et Gne commença à chanter d’une voix claire et forte cette vieille chanson sur la maison, le départ et les voyages, les petites mains armées de petites pioches des petites gens qui quittaient le foyer. Les petites pierres qui quittaient la grande, mais toujours pour y revenir, un jour, quand la vie serait plus facile, ou quand le temps se ferait plus vieux. Et petit à petit, timidement, ce qui était un maigre gargouillis se transforma peu à peu en une large clameur désordonnée et alcoolisé, que presque tous les nains bloblotaient, de la bière dégoulinant dans la barbe.

Le tout, pensa intérieurement maintenant Gne à la moitié de la chanson, ça va être qu’ils vont vouloir chanter maintenant, mais qu’il ne faut pas non plus que quiconque se sente exclus. Et il se mit à chercher des yeux des hybrides dans la salle à qui jouer un petit tour gentillet…
HRP: désolé du retard! :(
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