Message d'Alabrinn, nain.
Alabrinn se jura de ne plus jamais douter en la capacité des mages à vous surprendre. Enfin passé les montagnes rocheuses, la vue d'énormes rochers flottant au dessus de sa tête lui coupa le souffle un instant. Il se maudit d'avoir attendu deux ans pour refaire le voyage jusqu'au territoire des dragons. Lorsqu'il entendit un type parler de mage qui faisait voler les pierres dans une taverne de port-cité, il n'aurait jamais imaginé tel exploit. Curieux, il s'était promis d'aller voir les étranges cailloux, mais comme il venait de faire la route des montagnes jusqu'au royaume humain, il n'était pas vraiment pressé.
L'endroit était dorénavant une immense prairie, surplombé par ces titans de pierres laissant traîner leurs ombres géantes sur le sol, découpé par la lumière orangé du soir. Le nain se sentait plus petit que d'habitude. Il vit quelques dragons voler et se poser sur les rochers, et se demanda à quoi pouvait bien ressembler le monde de là haut.
« Dommage que je ne puisse pas voler, hein ? »
Il avait toujours admiré les dragons pour leur force et leur taille, et peut être les jalousait t-il un peu. Mais lui, au moins, il avait des cheveux, et ça valait bien une paire d'aile.
Son oiseau laissa échapper quelques notes, avant de s'élever un instant, comme pour narguer son maître. Ses plumes bleutées reflétaient le coucher de soleil. Il semblait venir d'un rêve. Al essayait de se rappeler si les dragons mangeaient les oiseaux. Vu leur vitesse, ça ne l'étonnerait pas qu'ils soient capables de gober un petit animal papillonnant sur leur territoire aérien. Dans le doute, il siffla, et la petite bête se reposa sur son épaule, docile.
« Faudrait pas que tu te fasse bouffer par un gros lézard. J'ai pas tellement envie de me fritter avec eux. »
Il disait cela en rigolant, mais gardait une pointe de stress en son fort intérieur. Le temps effaça rapidement ses inquiétudes, les remplaçant par la nécessité de se trouver un endroit pour lever le camp. La nuit tombait rapidement, et son voyage l'avait épuisé. Son équipement commençait à peser lourd et il s'imaginait déjà libéré de ce poids, ce qui était plutôt mauvais signe. Il se dirigea plus loin dans la prairie, espérant trouver un arbre ou quelconque abri. Au pire, il retournerait vers les montagnes, mais cette perspective ne l'enchantait guère. En marchant, il observait toujours les pierres au dessus de lui, un peu hypnotisé.
C'est alors qu'au moment ou son pied aurait du toucher terre, il rencontra le vide. La tête occupée ailleurs, Al n'avait pas vu le trou dans lequel il était maintenant en train de tomber. Il roula un peu avant de se retrouver à plat ventre, au fond de celui ci. La tête dans l'herbe, immobile, il entra en profonde réflexion sur sa propre stupidité, et pris le temps de sentir ses nouveaux bleus et égratignures.
« Idiot. »
Davaï siffla, lui même ayant sagement évité de chuter avec son propriétaire et s'étant posé à ses cotés.