Je venais de finir la livraison avec Elyndrael. J'étais maintenant bien loin de la forêt elfique mais j' avais récupéré une sacoche pour mon livre et une belle quantité d'argent. Je passais maintenant quelques jours en ville à me reposer, flânant et discutant dans les tavernes. J'avais prévu de reprendre le chemin de la forêt d'ici deux ou trois jours. Au final, il devrait me rester encore quelques pièces une fois rentré.
Je rentrais donc dans la taverne du blanc faisan en fin d'après-midi. Je n'étais pas venu ici depuis plus de 6 mois.
Le tavernier n'était pas là, à la place, c'était sa fille, Ghislaine, la trentaine d'année, qui tenait le bar.  J'entamais la discussion avec elle et commandais un verre.
- Ça fait longtemps qu'on ne t'avait pas vu dans le coin.
- Je voyage, j'te raconte tout ça si tu veux.
Je suis contais mes aventures, notamment dans les montagnes des dragons, la rencontre avec Dédaléos et les montagnes qui volent. À chaque fois que je finissais mon verre, Ghislaine me le remplissais pour que je continu mon histoire. Une fois que j'en ai eu assez de raconter mes aventures, ce qui n'arriva pas vite, je demandais à l'humaine ce qu'il y avait de neuf de son côté.
Elle ne raconta les dernières prouesses des magiciens, la vague d'enlèvement, le mariage de sa sœur, les bêtises et les blagues des clients et bien d'autres choses. Elle interrompait son discourt à chaque fois qu'elle devait servir un client.
Il fallut un bon moment avant que tout son répertoire d’anecdotes ne commence à s'épuiser. Cela faisait des heures que nous papotions. Et je lui demandais quand son père devais revenir lorsque ...

Un nain rentra dans la taverne. Il avait l'air de connaître les lieux, Ghislaine le connaissait. Je ne l'avais jamais vu. D'après ce que dit la fille du tavernier, c'était un forgeron. Il devait être bien loin de sa forge. Je savais qu'il y avait pas mal de nains à Espalion, je n'aurais pas pensé en rencontrer dans ce quartier pour autant.
Il n'avait pas l'air gêné de voir un elfe. Il m'adressa même la parole. Pas une insulte, pas un sous-entendu ou un sarcasme, il y a des traditions qui se perdent.
- Je n'ai jamais accompagné un nain pour boire, j'imagine que ça vaut le coup d’œil. J'ai pris de l'avance, mais j'imagine que vous me rattraperez vite. Sire ?

Je lui demandais son nom. Je n'avais pas souvent rencontrée de nain dans ma vie et ce n'avait pas toujours été une partie de plaisir. J'avais rencontré des nains qui juraient comme des charretiers -ils en étaient d'ailleurs- il y a quelques années, j'avais fini par manquer de vocabulaire pour leur répondre. Il n'arrivait pas tous les jours que je manque de vocabulaire, ça n'arrive même jamais, normalement … c'était un aveux de faiblesse terrible de ma part. Bref, j'avais passé un très mauvais moment.
Je n'ai jamais vraiment aimé les nains, mais comme j'ai été élevé comme un noble diplomate, je n'allais pas envoyer boulé ce nain que je ne connaissais pas et qui se montrait, lui, si avenant.
- Je m'appelle Saël Dalitavor Gal'Elveré. J'ai grandi entre le lac Léona et le nord de la forêt.

- Vous buvez quelle quantité d'habitude, lors de vos apéros ?

Ce nain avait un titre ronflant, pouvait-on attendra autre chose de la part d'un nain. Je faisais pâle figure à côté. Ça réveillait en moi des souvenir douloureux et une pointe de jalousie. J'avais une choppe à la main, elle servait à ça j'imagine. Je la fini d'un coup et en commandais une autre.

- Va pour la table. Celle-ci au centre vous va ?
Dis-je en montrant une table vide. Et alors que je m'installais à la table, je repris la conversation.
- De quel « autre » parler vous ? Vous avez déjà bu avec un elfe ?

Mon passe-temps préféré, à savoir impressionner les gens et faire le paon, ne me semblait pas possible ici. Comment impressionner un nain noble. Je n'allais donc pas commencer à lui raconter mes aventures. Je lui en parlerais peut-être, s'il me le demande, mais pas pour le moment. Je penses plutôt lui poser des questions afin d'en savoir un peu plus sur lui.

Ghislaine arriva et me servi la nouvelle choppe. Je la remerciais.
- Vous faites connaissance ? C'est chouette, je suis sûre que vous allez vous entendre.

Je souris d'un air gêné. C'était gentil de sa part, j'imagine. Me dire que j'allais bien m'entendre avec un nain, même si c'était possible, c'était gênant. Heureusement qu'il y avait très peu de chance qu'un  autre elfe que moi rentre dans cette taverne. S'il me voyait … Je n'ose imaginer.

Alors que Ghislaine repartait vers le bar, je repris la conversation avec le nain Haron.
- Et qu'est-ce que vous faites si loin des mines ?

La réponse du grand noble nain me déçu dans la forme comme dans le fond.
Le voilà qui parle comme un charretier. Tous les nains parlent si mal, il faut croire, même ceux avec un titre si élevé. Il ne parlait pourtant pas si mal il y a deux secondes. Mais qu'avait-il pu se passer ? Un virus génétique qui ne se déclenche que quand il prononce plus de 3 phrases de suite, j'imagine.
Comment lui avait-il pu assister au mariage de la reine -et osez ne pas s'en souvenir- lui qui parlait aussi mal alors que moi, un elfe, je n'avais pu y mettre les pieds. Qu'est-ce que c'est que ces absurdités ? Ce nain se fout de moi, il tente de m'impressionner en me mentant, il se crois malin j'imagine. Son titre aussi, il l'a inventé ?
Voilà maintenant qu'il m'explique qu'il a 3 métiers à la fois. C'est consternant, suis-je vraiment censé croire qu'il puisse accomplir son métier de marchand et ses devoirs d'ambassadeurs en même temps, seul avec un chien et sans se dédoubler et en prenant le temps de s’arrêter pour boire dans une taverne ? J'ai été formé à la politique, je sais très bien d'être ambassadeur ou messager ne laisse pas le temps d'avoir une seconde vie. Comment pourrait-il rapporter un message urgent chez les nains avec un gros chariot plein de métal à tirer ? Le message mettrait 4 à 5 fois plus de temps à arriver qu'avec un coursier normal.
Bref, je relevais un sourcils, réfléchissant à la meilleur tactique a adopter. Fallait-il que je vide directement ma choppe sur sa figure ; que je lui mente à mon tour, que j’attende tranquillement qu'il se contredise ?
Vu la taille de son chien, si je devais lui envoyer ma choppe à la figure, il faudrait bien réfléchir à un plan pour contourner le molosse. Et puis, provoquer une bagarre mettrait Ghislaine et Roger en colère, il fallait penser à cela aussi.
J'optais pour la dernière méthode et me décidais à le faire parler le plus possible, jusqu'à ce que ces mensonges deviennent manifestes ; où jusqu'à ce que son langage de charretier ait raison de ma patience, et je lançais donc, en retour à ses explications sur ses métiers un : « Vous faites beaucoup de chose, c'est impressionnant. » qui devait l'inciter à continuer de parler de lui.
Échec complet, je nain me posa une question. Après tout c'est un nain, j'aurai du me doute qu'une approche subtile ne fonctionnerait pas.
Je crois que mes oreilles étaient devenues aussi rouges que mes cheveux, d'entendre ce nain oser me tutoyer. « Pas officiel » !  « Pas officiel » ! Je pari qu'il n'a jamais mis ses pieds sales dans une réunion officielle.
«  Vous ne vous  donnez la peine d'utiliser la grammaire que pour les réunions officiels ? Et je ne vous permet pas. » Je le regardais droit dans les yeux pour être sûr qu'il comprenne que je n'acceptais pas qu'il me tutoie.  « C'est une longue histoire. Pour faire simple, je dirais que mes aventures m'ont conduit ici. Je cherchais juste une mission temporaire à la Capitale Elfique et j'ai dû faire une livraison ici qui s'est avérée plus longue que prévue. Je n'avais pas penser rester à Espalion si longtemps. Et pour ce qui est de l'escorte, je n'en ai pas, je voyage souvent seul, je préfère. Ce qui se passe en ce moment ne me concerne pas, ça ne concerne que les humains. Je ne vois pas en quoi cela devais m’empêcher de vaquer à mes occupations, d'ailleurs vous être bien venu ici seul vous aussi. »

Je n'avais pas l'intention de lui révéler de suite que je n'étais plus noble. Si je lui dis, il va probablement recommencer à me tutoyer.
« Et vous vendez quoi si ce n'est pas indiscret ? » Même si je posais cette question avec l'air de vouloir parler pour ne rien dire, j’espérais savoir s'il était vraiment marchand et forgeron. C'était la partie la plus plausible de tout ses mensonges mais autant vérifier.

[hors-rp : A mince ! J'avais pas vu que tu avais répondu de suite. J'attendais une réponse, comme un *** depuis tout ce temps ]
[hors-rp : Le rp va finir par virer au carnage, ça va être bien rigolo XD]
[hors-rp : Mais d'où est-ce que tu sort que je ne connais pas les rumeurs ? J'ai pas ouvert la bouche sur ce sujet ? Oo]

Ce nain commençait à m'irriter sérieusement ! Non seulement, il se permettait de me mentir, mais voilà aussi qu'il venait de me prouver qu'il lisait dans mes pensées. Comment sinon aurait-il pu savoir si je connaissais les rumeurs ou non ! Je ne lui avais rien dit à ce sujet, j'avais même fait semblant de le croire.
Voilà qu'il montrait son vrai visage (ce qu'il n'était qu'une façon de parler puisqu'il cachait ce dernier avec sa main), il ressemblait bien plus à un démon de par ses mots qu'à toutes autres choses. Un de ses démons sur-dosé en magie capable de tout et même de changer de forme.
D'ailleurs, je parierais que si je le perdais de vu une seconde, je retrouverai un démon à sa place.

Je perdais mon calme à vue d'oeil. D'abord, ce rustre se permet de m'insulter en se permettant de dire à voix haute que je suis destitué (c'est pas parce que c'est vrai qu'il a le droit de le dire, on a pas garder les chèvres ensemble!) ; il se permet de lire dans mes pensées ; il se permet de me dire ce que je dois faire et comment je dois me comporter ; et pour finir, il me donne les explications que j'avais demandé, bien trop tard à mon goût, je n'avais plus envie de vérifier s'il forgeait vraiment en plus de vendre.

Je me levais brusquement et m'appuya  sur la table,  avec la paume de mes mains, en frappant violemment. Je parla fort, sans crier, avec un regard de colère froide.

« Je ne mangerai ni avec les mal-élevés, ni avec les menteurs, ni avec les tricheurs. »
(Tricheur faisant référence au fait que je le pense télépathe et démon en vérité).
«  Et vous qui êtes les 3, je ne vous permet ni de m'insulter, ni de me dicter ma conduite. Je suis peut-être sans titre, mais je vaux 1000 fois mieux que vous. Je pourrais tout faire, bien mieux que vous et avec honneur et dignité, moi. »

C'est à ce moment-là que Roger le tavernier sorti de la cave :
« Ça tombe bien, j'ai justement une mission à vous confier, puisque vous vous portez volontaire, sir Saël ! »

[hors-rp : J'avais compris le rouge et le bleu ]
[hors-rp : t'avais pas dit que tu n'étais pas doué pour les concours d'insultes ? Parce que je trouve que tu es très doué ! XD]
[hors-rp : Je t'ai tendu une perche pour commencer la quête, escorte ou ce que tu veux, c'est gentil de ne pas l'avoir prise …]

« Je suis désolé Roger, mais je vais y aller. »

« Bouffeur de verdure » ? Un humain ne m'avait jamais appelé comme ça. Et lui, un ami, oser m'insulter ?! C'est fini, je ne remet plus les pieds dans cette taverne, je n'ai jamais été autant insulté !!

Je quittais la table, alla jusqu'au bar et payant mes consommations à Ghislaine, sans un regard vers le Roger, ni vers le nain. Pendant que je payais, Ghislaine me regardait d'un air désolé et déçue. Je lui revoyais un regard assuré bien qu'énervé, qui signifiait ma détermination à ne plus remettre les pieds ici.
Le tavernier me lança un appel à rester, au moins pour attendre de connaître la mission qu'il me proposait. Je répondue d'un sec :
« Non merci. »

Je ne me retournais même pas pour répondre, je pris la direction de la sortie. Je pris la porte. Je contournais le gros chien sans le quitter des yeux, il ne fallait quand même pas que je me fasse manger. Puis, une fois que je fu assez loin du chien, je le quittais des yeux.
Je partais au loin. J'avais besoin d'évacuer la rage. Un peu de course à pied devrais faire l'affaire. Je quittais donc la ville où il était impossible de courir à cause du monde. Une fois en dehors de la ville, je prendrais la direction de la forêt, au moins, là-bas les gens sont bien élevées.

[hors-rp : Je quitte le rp, désolé …]